- harnacher
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• harneschier v. 1200; de herneis « harnais »1 ♦ Mettre le harnais, les harnais à (un cheval, un animal de selle). ⇒ enharnacher. Harnacher les chevaux. — Cheval richement harnaché.2 ♦ (Surtout p. p.) Vêtir. Splendidement harnaché. Péj. Accoutrer (qqn) comme d'un harnais. ⇒ affubler, attifer. « Il est prêt à partir, tout harnaché de courroies, de musettes » (Giono). Pronom. Se harnacher : s'équiper de nombreux objets lourds et encombrants.harnacherv. tr.d1./d Mettre un harnais à (un cheval).d2./d Fig. Accoutrer ridiculement, comme d'un harnais.|| v. Pron. Il s'était harnaché comme pour aller chasser le fauve.d3./d (Québec) (Emploi critiqué.) Aménager (un cours d'eau) de façon qu'il alimente une centrale hydroélectrique.⇒HARNACHER, verbe trans.A. — Mettre le(s) harnais à (un animal de selle ou de trait). Harnacher un cheval, un éléphant, une mule. Rocambole passa dans la sellerie, y prit la selle et la bride d'Ibrahim et le harnacha lestement (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 276).B. — Équiper lourdement. Ah! Il était harnaché!... Il en avait lourd sur les os... Tout un attirail de trouffion, un paquetage complet... avec deux musettes! deux bidons! trois gamelles! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 665).— Au fig., fam. Habiller de vêtements de cérémonie qui entravent l'aisance, la liberté des mouvements. Être harnaché en grande tenue, pour des solennités. Vous êtes serré, ficelé, harnaché dans vos habits de bal (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 29). Cette dame, qui est harnachée en manière d'officier (SAND, Beaux MM. Bois Doré, t. 2, 1857, p. 178).— Emploi pronom. réfl. S'équiper. Et maintenant, je me harnache : mes lampes de secours nouées à ma ceinture, mon altimètre, mes crayons (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 191).♦ Se harnacher de. Cet état-major absurde (...) se harnachait de perles, de plumes et de peaux de panthère (COCTEAU, Fin Potomak, 1940, p. 32).Prononc. et Orth. : [
] init. asp., je harnache [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIIe s. haneker « carguer (les voiles) » (DENIS PIRAMUS, St Edmund, 1458 ds T.-L.); 2. ca 1230 harnesié « (cheval) à qui on a mis le harnais » (Chevalier deux épées, 1121, ibid.); fin du XIIIe s. harnescier trans. « mettre le harnais à (un cheval) » (St Julien, 2251, ibid.); 3. 1651 harnaché « affublé, accoutré » (CYRANO DE BERGERAC, Lettres satiriques ds Œuvres diverses, éd. Fr. Lachèvre, p. 120). Dér. de harnais; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 29. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 359. - GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 62.
harnacher ['aʀnaʃe] v. tr.ÉTYM. 1564; harnesquier, 1409; harnesier, déb. XIIIe; haneker « carguer (les voiles) », fin XIIe; de herneis. → Harnais.❖1 Mettre le harnais, les harnais à (un cheval, un animal de selle…). ⇒ Enharnacher. || Harnacher les chevaux.1 (…) les chevaux étaient aussi bien pansés et harnachés, en rentrant à Chaumont, que si M. le Comte eût été prêt à partir pour la chasse.A. de Vigny, Cinq-Mars, VI.2 (1493). || Harnacher (qqn) : accoutrer (qqn) comme d'un harnais. ⇒ Affubler (fam.), attifer (fam.).♦ Pron. || Se harnacher : s'équiper (en parlant d'un soldat, d'un chasseur, d'un alpiniste…).1.1 La fille se lève avec grâce et se harnache illico.R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 22.——————harnaché, ée p. p. adj.1 Cheval richement harnaché, harnaché de cuir.2 (…) les mules harnachées bizarrement, couvertes de pompons, de grelots, de plumets et de fanfreluches de mille couleurs (…)Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, Diable boiteux.3 (…) deux grands chevaux noirs harnachés de cuir cramoisi et d'argent (…)Valery Larbaud, Barnabooth, Journal, p. 331.2 (1651). || Touriste harnaché d'appareils de photo. || Des excursionnistes bizarrement harnachés.4 (…) des vierges harnachées dans des robes, sanglées dans des corsets (…)Huysmans, Là-bas, X.5 (…) il est prêt à partir, tout harnaché de courroies, de musettes, sa cruche et son panier à la main (…)J. Giono, Colline, p. 146.❖DÉR. Harnachement, harnacheur.
Encyclopédie Universelle. 2012.